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Comment j’ai décidé de faire de la cuisine végétale (alors que je ne suis pas végétarienne)

Dans ces quelques lignes, je vous livre toutes les raisons qui m’ont menée à la cuisine végétale.

 

Mon parcours

Je n’ai pas toujours été cuisinière. J’ai fait une classe prépa, une école de commerce et je suis diplômée d’un Master en Marketing. J’ai commencé ma carrière comme cheffe de projet en agence de publicité. “Rien à voir” me dit-on souvent. En effet !

 

En 2018, un burn-out pro et perso m’a donné l’opportunité de tout recommencer à zéro, et j’ai choisi l’appel du cœur : la cuisine

 

J’ai passé mon CAP cuisine en candidat libre en 2019, j’ai travaillé dans des restaurants traditionnels, j’ai rencontré des personnes géniales qui ont cru en moi, m’ont formée et m’ont donné ma chance.

En 2020, post 1er confinement, j’ai décroché une place de Cheffe de cuisine dans un petit restaurant dans lequel j’ai géré ma cuisine seule pendant plusieurs mois. L’annonce du deuxième confinement a marqué la fin de cette expérience et le début de ma nouvelle vie : celle de l’entreprenariat et de la cuisine végétale.

 

 

Sensibilisation, questionnements de valeurs

J’ai été sensibilisée à la cuisine végétale en travaillant dans des restaurants traditionnels. J’ai commencé à prendre conscience de l’impact des restaurateurs dans la surconsommation, dans l’industrie alimentaire, le flou qu’il existe sur la transformation, le conditionnement et le transport des viandes avant qu’elles arrivent dans les cuisines d’un restaurant traditionnel. 

 

J’avais l’impression de donner à manger aux gens sans leur transmettre mes valeurs, sans rien partager avec eux.

Là où je voulais les nourrir, j’avais l’impression de leur vendre du vent. Pas à cause de la qualité de la nourriture que je leur proposais, aussi parce que je n’y mettais plus mon coeur.

 

J’avais aussi le sentiment de manquer de transparence, ne pas savoir exactement d’où venaient les produits que j’utilisais, ni dans quelles conditions ils étaient produits et transformés. J’ai quitté la publicité car les valeurs véhiculées dans ce monde ne me correspondaient plus, et petit à petit, je sentais que je repartais sur la même pente glissante, floue, dénuée d’éthique.

 

 

L’environnement

On dit qu’on entre dans la cuisine végétale via 3 piliers,

  • soit en se sensibilisant à la torture animale,
  • soit en ayant des prises de conscience sur sa propre santé,
  • soit via l’impact sur l’environnement.

Evidemment, en fin de compte, lorsqu’on commence à se renseigner, les 3 piliers se rejoignent.

 

De mon côté, ma première approche a concerné l’environnement : 

J’ai commencé à me poser des questions sur les quantités de nourriture consommées par jour, par personne, et l’impact que cela pouvait avoir sur notre planète. J’ai réalisé que la nourriture était le premier poste de pollution au monde, en particulier l’industrie liée aux élevages.

Cette information a été pour moi une révélation :

La cuisine est devenue mon métier, aujourd’hui je suis donc encore plus responsable de l’impact de mes actes sur la planète. 

 

 

Comment contribuer ? 

Je me suis renseignée, avec toujours ces mêmes questions en tête :

  • Comment consommer moins de viande ? Comment la remplacer ? Avons-nous vraiment besoin de la remplacer ?
  • Est-ce faisable à l’échelle professionnelle dans un restaurant ? Est-ce plus chronophage ou énergivore ?
  • Et surtout : À qui faire appel pour nous aider à y voir plus clair ? 

 

Et là, le constat s’est tout simplement imposé à moi : Je ne connaissais pas une seule personne spécialisée dans ce domaine. 

Les Chefs de cuisine traditionnels, aussi doués soient-t-ils, sont complètement démunis face à ce changement global qu’est la végétalisation de l’alimentation. Ils n’ont tout simplement pas reçu la formation adéquate dès le départ

Et si les cuisiniers, ces hommes et ces femmes dont c’est le métier, ne savent pas répondre à ces questions, alors je n’ose même pas imaginer comment le reste de la population s’y retrouve face à ce sujet.

 

Pourtant, il existe des spécialistes du végétal. Le problème ? Leur crédibilité

Pour la plupart, ils sont vus comme des ayatollahs du véganisme, comme des extrémistes … On s’imagine qu’ils se retrouvent la nuit dans des grottes pour faire des prières à la lune en mangeant des graines et des plantes bizarres… Merci les clichés ! ^^

 

 

On peut vouloir faire avancer les choses sans être complètement perché !

Je me suis dit :

Des personnes comme moi avec les pieds sur terre, qui ne souhaitent pas changer du tout au tout leur alimentation mais qui se questionnent, qui veulent prendre soin de leur prochain, qui veulent mettre plus de végétal dans leur alimentation, ça existe forcément, non ?

Si moi j’existe, je ne suis sûrement pas la seule ! 

 

 

Alors j’ai décidé de devenir la personne que je recherchais. 

La cuisine c’est déjà mon métier et ma passion, il ne me manquait plus que la casquette végétale. Il y a une place à prendre, je vais prendre cette place parce qu’elle est importante, c’est une place utile, qui a du sens, qui me donne de l’espoir, une vision, pour moi et pour le monde. Je vais incarner ce nouveau mouvement. 

 

 

La cuisine végétale c’est tellement fun !

Je me suis formée en cuisine végétale à l’école Vert la Table, la première école professionnelle en cuisine 100% végétale et sans gluten.

Et j’ai eu de la chance : j’ai découvert que la cuisine végétale était un formidable terrain de jeu ! Un monde où tout est encore à inventer ou réinventer, où on peut laisser exploser sa créativité car les règles ne sont pas encore établies, où on s’amuse autant avec les goûts qu’avec les formes, les odeurs, les couleurs et les énergies. C’est de la cuisine vivante, qui donne de la joie. 

 

 

Je suis retombée amoureuse de mon métier et j’ai lancé mon entreprise avec la vision suivante : je n’ai pas besoin d’être végétarienne pour changer les habitudes de consommation des gens, j’ai simplement à leur montrer comme la cuisine végétale est une cuisine extraordinaire, et ils trouveront d’eux-même l’envie de faire bouger les choses.